La culture dans tous ses É(é)tats
Stratégies de communication, logiques artistiques et logiques économiques
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Le marché du film latino-américain et le Festival de Cinéma Péruvien de Paris
par Jovita Maeder
Un ouvrage sous la direction de Françoise Richer-Rossi et Stéphane Patin
Éditions des Archives Contemporaines
Université Paris Diderot-Paris 7 Sorbonne Paris
Mars 2020 - 307 pages
Ref : ISBN 9782
Si le Pérou, comme le déplore Jovita Maeder, directrice du festival de cinéma péruvien de Paris, ne s’est pas encore doté d’une politique culturelle, il n’en demeure pas moins que la culture suscite l’intérêt des Péruviens, les fortunés donateurs, certes, mais aussi les autres qui fréquentent de plus en plus les salles de cinéma et de spectacle. Jovita Maeder, parisienne d’adoption, promeut inlassablement le cinéma péruvien dans la capitale, d’année en année, depuis 10 éditions, avec plus de 250 productions cinématographiques. Selon elle, la France est le pays idoine pour impulser la production et la diffusion de la cinématographie péruvienne car ce pays comptabilise « le plus de premières mondiales de cinéma » et, de surcroît, le cinéma d’auteur y jouit d’une aura particulière. Le regard et l’avis d’un jury de professionnels français sur la production nationale péruvienne lui sont apparus comme indispensables pour sa reconnaissance et sa valorisation.
L’auteure regrette que la France et le Pérou n’aient pas encore signé d’accords bilatéraux de coproduction malgré des discussions entamées avec bonheur avec le Centre National du Cinéma français ; ils auraient pour effet de permettre aux réalisateurs de solliciter des aides aux deux pays. Certes, dit-elle, il existe désormais au Pérou trois écoles de cinéma, et quatre universités proposent des parcours dans les domaines du cinéma, de la vidéo et des arts visuels ; mais l’industrie cinématographique est encore balbutiante et les films d’auteurs le disputent à un cinéma commercial grand public. Malgré une distribution et une exploitation qu’elle considère encore compliquées au Pérou - les exploitants de salle de cinéma soutiennent notamment que le public péruvien boude les films nationaux car « ils abordent des thématiques difficiles et sans lien avec le public » -, Jovita Maeder reconnaît cependant que le Ministère de la Culture de son pays a récemment obtenu des fonds tout en prenant des mesures pour soutenir les salles de cinéma alternatives et les cinéclubs voire en créer davantage. Une stratégie de bon augure pour diffuser un cinéma national et faire exister une véritable industrie cinématographique ; un début de politique culturelle en faveur de la protection et du développement de la cinématographie et de l’audiovisuel.
Les pages de l’auteure apportent un éclairage nécessaire sur le marché du film latino-américain et questionnent avec pertinence les effets de la mondialisation sur la diversité culturelle, à travers la diffusion tous azimuts d’un « cinéma commercial aux grandes stratégies, aux gros moyens et au casting international » dans de gigantesques multiplexes.
Un ouvrage sous la direction de Françoise Richer-Rossi et Stéphane Patin
Éditions des Archives Contemporaines
Université Paris Diderot-Paris 7 Sorbonne Paris
Mars 2020 - 307 pages